70. A propos de la fête des Vignerons

Les illustrations des quatre derniers messages
sont extraites de l'ouvrage
"La Confrérie des Vignerons
et la
Fête des Vignerons"
par Emile Gétaz
Vice-président du Conseil de la Confrérie des Vignerons
(Payot, Klausfelder 1941)

La couverture de cet ouvrage, qui semble introuvable aujourd'hui, a été reproduite au message 65

69. La Fête des Vignerons (4/4)


68. La Fête des Vignerons (3/4)


67. La Fête des Vignerons (2/4)


66. La Fête des Vignerons (1/4)


65. Confrérie et fête des Vignerons

Le texte du message précédent est extrait de cet ouvrage, publié en 1941. Il fut offert à mon père par l'Abbé Président de la Confrérie la même année
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A visiter absolument :
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64. A propos des vignobles de Lavaux et de la confrérie des vignerons

Quand la culture de la vigne a-t-elle été introduite dans notre pays ?
C'est une question difficile à résoudre; cependant la tradition nous rapporte que la vigne devait être déjà cultivée sur les bords du Léman à l'époque romaine. Une charmante légende nous a été transmise à ce sujet. On raconte qu'un jeune homme de Lavaux fut emmené en Italie par des légionnaires romains. Ayant eu la chance de trouver un charitable protecteur, cultivateur d'un grand vignoble, il put revenir au pays en rapportant quelques ceps de vigne qui, plantés en bonne terre vaudoise, prospérèrent et devinrent par la suite ce vignoble qui constitue une des plus belles richesses des rives du Léman.
Cette légende laisse entendre que l'introduction de la culture de la vigne, dans notre pays, est extrêmement ancienne. Dans un article publié en 1917 dans la «Revue d'histoire ecclésiastique suisse », et intitulé : «Un rôle de cens pour le Chapitre de Lausanne en l'an mille », M. Maxime Reymond, archiviste cantonal, citant les propriétés que possédait le Chapitre hors de Lausanne en l'an mille, dit entre autres:
«Des champs et des prés que possédait le Chapitre à Vevey, nous n'avons rien à dire. Il en est autrement des trente et une vignes. Elles sont dites dominicales, ce qui s'entend qu'elles demeurent le bien propre du Chapitre qui ne fait que les louer. Ces vignes se trouvent un peu partout autour de Vevey; près de l'église Saint Martin en Chaponières, à Hauteville et jusqu'à Blonay; à gauche jusqu'à Chardonne, à droite jusqu'en Creydelles. Ainsi donc, en l'an mille, la vigne s'étalait déjà sur tout le coteau, et nous sommes en présence de la plus ancienne mention authentique de cette culture au bord du Léman.»
Voilà une très précieuse indication. Nous savons d'autre part, pertinemment, qu'au XII° siècle, en 1134, Gui de Marlanie, évêque de Lausanne, fonda près d'Oron un monastère appelé Abbaye de Haut-Crêt, couvent de l'ordre de Cîteaux) laquelle Abbaye possédait de nombreuses terres sur les bords du Léman, dons de hauts personnages, entre autres de Humbert II, comte de Savoie, qui céda au couvent de grands terrains du côté de Chillon et Villeneuve.
Les religieux de l'époque - ceux du Chapitre de Lausanne sûrement aussi ­s'intéressaient particulièrement à la culture de la vigne; et ce sont, assure-t-on, ceux de Haut-Crêt qui, en 1141, plantèrent les premières vignes de Lavaux, au Dézaley. Connaissant les laborieux et patients efforts qu'exigeait cette culture, ils soutenaient et encourageaient leurs braves vignerons, exemple qui fut suivi par d'autres propriétaires de vignes.
Nous savons aussi qu'à la fin du XI° siècle, Philippe, comte de Savoie s'intéressa à l'extension du vignoble, facilitant les Savoyards qu'il engageait à venir s'installer dans notre région, leur accordant des franchises et des terres cultivables.
Ainsi on constatait, en ce temps déjà si lointain, de la part de hauts personnages, le désir de s'intéresser au sort du travailleur de la terre plantée de ceps. Sans posséder des données plus certaines, on peut cependant. envisager que, par la suite, ces personnages, ,auxquels se sont joints d'autres propriétaires, ont agi solidairement aux fins d'encourager et de développer la culture de la plante à Noé.
L'idée, alors, a logiquement surgi de rassembler ces travailleurs et de les récompenser selon leurs mérites.
De quand datent les premières de ces réunions et quand s'organisèrent-elles de façon régulière et réglementée ? Sur ces points-là nous ne serons jamais exactement fixés. Mais, si un incendie détruisit, en 1688, plusieurs documents officiels conservés dans un bâtiment du Bourg-Franc, à Vevey, il subsiste un registre datant de 1647 et prouvant qu'à cette époque il existait une «Abbaye de l'Agriculture dite de Saint-Urbain », dont le but était précisément de s'intéresser au développement de la culture de la vigne, et au travailleur qui y voue ses efforts et ses soins.
Libre cours est laissé à l'imagination pour remplir l'espace entre le XII° et le XVII° siècle. Au cours de ces cinq siècles, il s'est sans doute créé des groupements régionaux intéressés à la culture du vignoble. Un de ces groupements est devenu l' « Abbaye dite de Saint-Urbain ».
Les inscriptions minutées dans le vénérable registre de 1647 démontrent qu'en ce temps-là l'Abbaye veveysanne était en pleine activité; par conséquent sa fondation est sûrement bien antérieure à 1647.
Plusieurs auteurs envisagent que le nom Saint Urbain semble montrer que l'Abbaye existait avant l'établissement de la Réforme, soit avant 1536, car il est improbable que les fondateurs se fussent mis sous le patronage d'un saint après l'introduction de la Réforme. C'est très plausible.
Ce qui vient encore à l'appui de cette opinion, c'est qu'en février 1789, le Seigneur Bailli demanda au Conseil de l'Abbaye un rapport touchant l'origine, les sanctions et l'utilité de cette Confrérie.
Or, il fut dressé un «Mémoire» d'où nous extrayons ce qui suit : «L'origine de celle Confrérie paroit être de la plus haute antiquité. Quoique la Réformation ait abbatû toutes les images des Saints, elle a conservé Saint-Urbain, son Patron, qu'elle porte encore en procession, chaque fois qu'elle fait sa parade.»
Sans chercher plus longtemps à découvrir la date exacte de la naissance de l'Abbaye dite de Saint-Urbain », contentons-nous de savoir qu'elle existait tout au début du XVII° siècle.
Et, comme preuve irréfutable de ce que nous avançons, citons l'existence d'une coupe de Bacchus, offerte sans doute par un membre de l'Abbaye, et qui porte, au fond, gravés sur une plaque d'argent, ces mots: « Gaspard Rot, 1618 ». Les noms de ceux qui présidèrent aux destinées de l'Abbaye furent, par la suite, gravés sur une petite médaille suspendue aux bords de la dite coupe. Celle-ci, noble relique, apparaît régulièrement aux cérémonies officielles de la Confrérie.

63. Ce que j'appellerais le ciel 3/3


3/3. J'ai, pendant mon enfance et mon adolescence, parcouru cette route avec un plaisir si fort qu'il me semble avoir failli mourir de la joie de vivre. Cette joie m'était lancée de tous les points de l'étendue, et, me frappant comme de mille balles argentines, me faisait réellement chanceler de nostalgie céleste et d'ineffable convoitise.
A mesure que nous approchions du couvent, la cloche aux sons distincts répandait à travers les clématites qui tapissaient les murailles du monastère son bruit vibrant, alerte, peiné aussi, comme émané d'un cœur fendu, trop sensible, mais brave, et qui distrait sa détresse, la rejette à mesure, et bannit de soi toute langueur. Nous arrivions. En face du couvent, la villa des Quatre-saisons disparaissait sous la vigne vierge et les pétunias. J'éprouvais là, en regardant cette maison dans laquelle je n'étais jamais entrée, la prédilection de l'enfance pour ce qui ne lui appartient pas, et mon imagination situait en cette romanesque demeure des plaisirs sans blâme et un contentement sans défaut. Mais l'on m'arrachait de cette méditation pour me guider vers le religieux enclos.
Il suffisait de pousser une porte de bois plein, à ressorts, dont je sens encore sous ma main la résistance et la pression contrariée, pour pénétrer dans cet asile souriant, qui, chaque fois, installait brusquement dans mes yeux une image d'humble paradis, parfaitement radieux.
Jeunesse, ambition, amour, munificence, paysages infinis, je vous ai possédés au son d'une cloche de couvent, dont les vibrations glauques et liquides chantaient tous les départs, toutes les constances, et sanctifiaient la sublime générosité du désir !

62. Ce que j'appellerais le ciel 2/3

Le couvent des Clarisses d'Evian, aujourd'hui démoli.
Il se trouvait à l'emplacement de l'actuel Supermarché Casino
Archives de l'auteur

2/3. Là j'ai vraiment connu la joie, visiteuse forcenée, archange tumultueux qui pénétrait en moi avec toutes ses ailes pour m'entraîner, trébuchante de radieux vertige, vers les régions illimitées de l'espérance. Continuité des choses, jeunesse des éléments, vous que j'ai contemplées avec les yeux éblouis de l'enfance, plus brillants que le vert thuya grêlé de soleil, vous étincelez toujours, et moi je passe, bientôt j'aurai passé. Quand mon esprit est sans cesse transformé par les arabesques des événements, semblables à la course des nuages, je retrouve toujours pareille, active, satisfaite, honnête, la petite ville rêveuse de mon enfance. Je suis au milieu de ma vie qu'encore le couvent des Clarisses, bien qu'abandonné à présent, garde dans un matin de mai sa juvénile beauté.
Mêlant mes souvenirs à la pure matinée, je vais essayer de dépeindre sa joie rustique, sa blancheur de tubéreuse, ses lignes bien tendues, qui, contenant l'azur, le silence, la musique, de frémissantes prières et le sol vivace d'un jardin ordonné, me dispensaient tour à tour le calme captivant et l'allégresse dionysiaque.
De bonne heure, le dimanche matin, sous le soleil de juillet et d'août, nous nous hâtions vers la chapelle du couvent. La route à parcourir était assez longue, moelleuse de poussière blonde, bordée d'un côté par les ronciers et les mûriers où les volubilis, si fragiles naissaient, disparaissaient, comme un regard et un soupir de fleur. De l'autre côté de la route, les collines s'appuyaient amicalement à l'espace, s'incurvaient pour laisser courir la ligne argentée où s'élançaient les trains, et précipitaient dans la plaine de petites sources torrentielles, qui s'abattaient en bouillonnant, en chuchotant, comme pour porter aux prairies, parmi les verts osiers, je ne sais quelle heureuse nouvelle des sommets.

61. Ce que j'appellerais le ciel 1/3


Le 22 mai 1914 Anna de Noailles s'installe seule au Grand-Hotel d'Evian (aujourd'hui détruit et remplacé par l'Hôtel Hilton). Elle écrit ce texte destiné aux soeurs Clarisses d'Evian.

1/3. La petite ville d'Evian, en Savoie, au bord du Lac Léman, est pour moi le lieu de tous les souvenirs. C'est là que j'ai, dans mon enfance, tout possédé, et dans l'adolescence tout espéré. Si le parfum est le plus prompt véhicule que l'âme puisse emprunter au monde pour rejoindre le passé, l'infini, les cieux, je suis ici dans ce royaume de la mémoire.
Je reconnais les vives odeurs du Lac, légères et mouvementées, où l'on discerne un parfum de marine et d'ablettes, de goudron éventé, de barques peintes et clapotantes, qui font rêver des grands ports et des voyages. A cette jubilante émanation du rivage, il faut joindre l'arôme matinal de la rosée des nuits, partout encore en suspens et que l'azur s'assimile; des effluves d'herbes et de pollens qui contaminent suavement l'intact pureté de l'air et de fines senteurs animales: plumages volants et pépiants, roitelets, chardonnerets, merles charmants et maladroits, fardeau de la délicate pelouse.
Le Lac, en été, est un satin tendu, plus soyeux que l'éther, moins que lui cristallin. Le silence, dans cette atmosphère de turquoise crémeuse, formerait un bloc de compact azur s'il n'était disjoint de moment en moment par le bourdonnement saccadé des bateaux à vapeur qui semblent transporter d'une rive à l'autre l'impatience aventureuse et l'exaucement des désirs.

60. Le Rhône entre dans le Léman


59. Geneva lake

Artist's Comments : A view at the Geneva Lake in Switzerland...
I love the colors of water... it was so incredibly clear...

58. Coucher de soleil sur le Léman

Artist's Comments
Sunset over lake Geneva taken through some very tall trees.I was in two minds whether to bother with submitting this one but I rather liked the lacy effect of the trees with the sun behind..probably move it to scraps later

55. Biographie d'Anna de Noailles

C’est à Paris, au 22 de la rue de la Tour-Maubourg, qu'est née le 15 novembre 1876, la princesse Anna Elisabeth Bassaraba de Brancovan. Ses aïeux paternels avaient régné sur une province roumaine La Valachie.
Sa mère, célèbre pianiste d'origine crétoise, appartenait à la famille Musurus. Liée par une longue amitié avec le pianiste Paderewski, elle descendait de Marc Musurus, grand humaniste et ami d'Erasme. Anna était très fière de ses origines grecques qui agissaient sur elle, disait-elle, comme une terre nourricière.
Son enfance s'écoulera entre les beaux jardins d'Ile de France et sur les bords du Lac Léman. Cette enfance est pour elle l'illumination de sa vie. Cette joie immense de découvrir cette nature si abondante, généreuse et profonde.
"La petite ville d'Evian en Savoie ... est pour moi le lieu de tous les souvenirs. C'est là que j'ai dans mon enfance tout possédé et dans l'adolescence tout espéré."
Sa "prière païenne" prendra naissance à l'âge de 10 ans avec la disparition de son père qu'elle adorait. Elle eut un frère ainé Constantin et une sœur cadette Hélène devenue après son mariage Princesse Alexandre de Caraman-Chimay.
La jeune Anna de Brancovan se marie le 17 août 1897 avec le comte Mathieu de Noailles. De cette union naît un fils qui reçoit le prénom Anne-Jules celui de l'aïeul de son mari, le Maréchal de France.
En cette fin de siècle survient le scandale du Capitaine Dreyfus. Elle prend parti, s'enthousiasme et devient dreyfusarde de la première heure. Le verdict tombe dans l'après-midi du 9 septembre 1899 : coupable. Dans une lettre de Marcel Proust alors en convalescence à Evian à sa mère on apprend que "l'arrêt honteux" est affiché au Casino.
Elle publie son premier livre le 8 mai 1901 à l'âge de 25 ans: "Le Cœur Innombrable", succès considérable qui dépassera toutes les espérances de l'auteur. Le mot cœur si souvent invoqué dans le livre est cité quatre-vingt sept fois. Ensuite paraît "l'Ombre des Jours" (1902) où s'affronte l'obsession de l'amour et de la mort.
Ses lectures sont multiples: Corneille, Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau, Chateaubriand, Ronsard, etc. mais de tous les vivants Maurice Barres est le seul auteur à qui elle reconnaît une supériorité. Les trois volumes qui suivent sont des romans : "la Nouvelle Espérance" (1903), "Le Visage Emerveillé" (1904), "la Domination" (1905) qui est le journal d'une pseudo religieuse.
Puis viendra ensuite sous un tonnerre d'applaudissements "Les Eblouissements" (1907), écrit de 1903 à 1907 qui célébrera l'amour vrai.
Il faudra attendre six années de silence pour recevoir ce qui restera peut-être le chef-d'œuvre de l'auteur "Les Vivants et les Morts" (1913); ce livre marquera une étape capitale dans l'œuvre de Madame de Noailles. Il aura pas moins de six éditions successives. "Les Forces Eternelles" (1920), son huitième recueil, n'atteindra pas le succès du précédent. Puis viendra un roman "Les Innocentes ou la Sagesse des Femmes (1923)" qui est une suite d'historiettes psychologiques sur l'amour. Elle obtiendra pour ce livre le prix de littérature à l'Académie Française.
"Poèmes de l'Amour" (1924) où l'on trouve 175 poèmes qui résument un amour mal vécu, sont inspirés en grande partie de sa rencontre avec Maurice Chevalier (1888­1972) au Bouffes Parisiens dont Anna tombera amoureuse. François Mauriac dira à propos de ce livre "qu'il est une analyse impitoyable de l'amour".
Le 22 janvier 1922, elle est reçue à l'Académie Royale Belge de Langue et de Littérature Française. Elle prononcera ce jour-là un remarquable discours; ses plus belles pages en prose sont peut-être-là. "L'Honneur de Souffrir" (1927) et "Exactitudes" (1930) seront ses derniers livres.
Le 15 février 1931, elle est la première femme promue Commandeur de la Légion d'honneur. C'est Henri Bergson, qui remplacera Colette fatiguée, qui lui remit cette haute distinction sur proposition d'Aristide Briand.
"Le Livre de ma Vie" (1932) publié quelques mois avant sa mort et interrompu par la maladie est entièrement autobiographique.
"Petite fille née dans un milieu privilégié, j'ai goûté au paradis à Amphion, dans l'allée des platanes, étendant sur le Lac Léman une voûte de vertes feuilles, dans l'allée des rosiers où chaque arbuste arrondi et gonflé de roses, laissait choir ses pétales lassés sur une bordure de sombres héliotropes ".
Elle meurt le dimanche 30 avril 1933 à Paris à 13 h 30, entourée de son mari Mathieu de Noailles, de son fils Anne-Jules et de sa belle-fille. La Troisième République lui fait des funérailles officielles.
"J'écris pour que le jour où je ne serai plus On sache comme l'air et le plaisir m'ont plu, Et que mon livre porte à la foule future Comme j'aimais la vie et l'heureuse nature".
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Note 1 : Cette notice biographique est extraite du fascicule de présentation
de l'exposition "Anna de Noailles, une femme poète du début du siècle", organisée il y a une dizaine d'années par la ville d'Evian
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Note 2 : Le lecteur trouvera dans mon blog http://autourduleman.blogspot.com/
un grand nombre de textes et de commentaires relatifs à la Comtesse de Noailles
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54. Un poème d'Anna de Noailles


Violons dans le soir

Quand le soir est venu, que tout est calme enfin
Dans la chaude nature,
Voici que naît sous l’arbre et sous le ciel divin
La plus vive torture.

Sur les graviers d’argent, dans les bois apaisés,
Des violons s’exaltent.
Ce sont des jets de cris, de sanglots, de baisers,
Sans contrainte et sans halte.

Il semble que l’archet se cabre, qu’il se tord
Sur les luisantes cordes,
Tant ce sont des appels de plaisir et de mort
Et de miséricorde.

Et le brûlant archet enroulé de langueur
Gémit, souffre, caresse,
Poignard voluptueux qui pénètre le coeur
D’une épuisante ivresse.

Archets, soyez maudits pour vos brûlants accords,
Pour votre âme explosive,
Fers rouges qui dans l’ombre arrachez à nos corps
Des lambeaux de chair vive !"

Extrait des "Eblouissements".

53. Vidy


52. Lausanne-Ouchy la nuit

51. Perspectives .....

50. Près du château de Chillon


49. Le Léman : "le Maître Elément" (2/2)

In « Bulletins du Sauveteur » N°18/avril 2001, N°19/novembre 2001 et N°20/avril 2002)
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2. Du point de vue que j'entends illustrer aujourd'hui, il faut tirer trois commentaires essentiels de l'engouement des romantiques et des autres pour le lac Léman.
Premier commentaire : D'un coup, le maître-lac, son site, sa beauté, sa grandeur saisissent. Je ne prétends pas qu'il n'en a jamais été de même auparavant. Je reste convaincu que les honorables habitants de Lousona devaient éprouver des sentiments admiratifs dans la contemplation des eaux et des montagnes allobroges. Au reste, des témoignages laudatifs, bien antérieurs aux émotions de M. Rousseau sont parvenus jusqu'à nous. Mais jamais le mouvement n'a eu cette ampleur, jamais les curiosités géniales ne se sont portées en si grande migration sur nos rives et jamais tant de livres majeurs n'ont porté le Léman à la célébrité universelle.
L'unité lémanique, si nous avons éprouvé quelque peine à la découvrir au travers des activités humaines dont j'ai parlé tout à l'heure, ici est présente; elle claironne et elle rayonne. La poésie confère au lac son identité. Non pas du tout son uniformité - et rien ne situe mieux l'ébouriffante diversité du Léman, dans l'espace et dans le temps, que l'admirable description du tour du lac qu'entreprennent Byron et Shelley, en bateau à voile, le 23 juin 1816. Un lac dissemblable et toujours fidèle à lui-même. Ce lac que célèbrent encore, dans des circonstances fort proches, les Marins d'eau douce de Guy de Pourtalès, impitoyablement poursuivis par la "Faute de l'abbé Mouret" ...
Second commentaire : La grandeur et l'incomparable beauté du Léman. les écrivains et les poètes les révèlent aux riverains eux-mêmes, accoutumés depuis des générations à son commerce quotidien. Les riverains sauront tôt en faire leur profit.
Troisième commentaire : Le Léman devient lieu à la mode. à l'usage des colonels retirés de l'Armée des Indes, des Werther et des Saint-Preux, des Parisiens en peine de pleurer aux pieds des bosquets de Julie, des jeunes filles de famille assouvissant leurs virtualités romantiques dans la contemplation des terrifiants rochers de Meillerie.
Il faut accueillir tant de visiteurs fortunés, leur construire des palaces où ils échapperont aux rigueurs hivernales des plaines d'Allemagne ou aux brouillards anglais, leur donner des chemins de fer et des funiculaires pour qu'ils connaissent le frisson des sommets, de luxueux vapeurs-salons, des instituts où faire l'éducation de leurs illustres rejetons et des hôtels encore, lorsqu'on décide de suivre de près leurs progrès en internat.
Voici Montreux, l'archétype de cette révolution, offrant, en 1835, deux modestes hôtels et 60 lits et, en 1890, 57 hôtels et 2600 lits.
Cette fantastique convergence de touristes, les transformations qu'elle déclenche dans la silhouette des rivages lémaniques, nous la devons essentiellement au Léman, cause de la profonde mutation socio-économique qui marque toute la région dans les années d'avant quatorze.
Pour copie conforme du texte de Jean-Pascal Delamuraz : Benjamin Monachon

48. Le Léman : "le Maître Elément" (1/2)

In « Bulletins du Sauveteur » N°18/avril 2001, N°19/novembre 2001 et N°20/avril 2002)
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1. Edouard Guillon et Gustave Bettex, dans une monographie vieille aujourd'hui de près de soixante-dix ans, mais toujours actuelle, remarquent que J.-J. Rousseau n'a pas découvert le Léman, car avant lui Voltaire, Gibbon et d'autres en avaient habité les bords. "Mais il en a fait un des lieux sacrés de la littérature et de la poésie; et le succès de la Nouvelle-Héloïse y poussa de nombreux pèlerins qui vinrent y évoquer le souvenir de Julie et de Saint-Preux".
Cette vogue se soutint jusqu'à la Révolution. La guerre, à l'articulation du XVIIIe et du XIXS, interrompit les pèlerinages. En fait de voyages, on ne connut que ceux de Napoléon qui traversait l'Europe avec ses armées victorieuses; c'était alors du tourisme militaire! Mais quand se taisait le fracas de l'artillerie, on pouvait entendre une voix sur les bords du Léman; c'était celle de Madame de Staël.
Après 1815, le Léman retrouva toute sa faveur. C'était l'époque, en effet, où la littérature, sous l'influence de Rousseau et de Chateaubriand, comme sous l'influence de la poésie allemande et des lakistes anglais, cherchait dans la nature même, devant les montagnes et auprès des lacs, des sources nouvelles d'inspiration. Or, à quel pays, plus qu'à la Suisse, demander ces nobles émotions? Et dans la Suisse même, à quelle région plus qu'à celle du Léman, déjà si riche en souvenirs littéraires? Aussi, le mouvement des voyageurs, commencé avant la Révolution, repris depuis 1815, s'est poursuivi avec une activité redoublée par la facilité sans cesse croissante des relations et par le progrès de la culture générale.
De quel œil ces voyageurs ont-ils vu le Léman ? De quel ton en ont-ils parlé ? Pour répondre à ces questions, il faut faire revivre et parler, après Rousseau, créateur en quelque sorte du Léman littéraire, Voltaire qui habita tour à tour Genève, Lausanne et Ferney; l'historien anglais Gibbon, qui passa la meilleure partie de sa vie à Lausanne; Madame de Staël, au milieu de ses amis de Coppet, l'étrange Senancour, en quête de solitude pour son Obermann; les deux grands poètes anglais Byron et Shelley, liés d'amitié sur les bords du lac, où les avait jadis précédé Milton, et faisaient ensemble le tour du Léman; Lamartine fuyant la France aux Cent jours et goûtant les harmonies du lac, à Nernier; Chateaubriand, séjournant à Genève avec sa femme, recueillant à Bex le dernier soupir de Mme de Custine, et visitant Coppet avec Mme Récamier; d'illustres voyageurs comme Alexandre Dumas, Victor Hugo et plus tard Flaubert, Charles Dickens et Tolstoï; Edgar Quinet, grave et digne dans le silence de Veytaux, où le retenait l'exil; et d'autres encore, comme cette impératrice errante dont le souvenir et l'image survivent à Territet.
Mais les beautés du lac ont été célébrées par les riverains eux-mêmes. Après les impressions des étrangers, celles des enfants du pays qui, pour avoir eu moins de retentissement dans la grande littérature n'en ont été ni moins sincères, ni moins dignes d'être recueillies. C'est ainsi qu'après les noms fameux cités plus haut, on retiendra les noms plus modestes du doyen Bridel, des frères Juste et Urbain Olivier, d'Eugène Rambert, de Tôpffer et d'autres plus récents. De Rousseau à l'impératrice Elisabeth, et de Bridel à Monnier et à Vallette, ce sera parcourir les bords du Léman en bonne compagnie.

47. Le lac Léman : image satellite de la NASA

Commentaire de l'auteur du blog :
Le lac Léman, les Alpes bernoises et les montagnes du Jura en France et en Suisse, en octobre 1994 par la mission STS 068. La forme en croissant du lac Léman (lac de Genève) de 70 km de long, se remarque par ses eaux bleu profond et transparentes. Le Rhône entre dans le lac par les Alpes bernoises à l'est et en ressort à son extrémité sud à travers la ville de Genève. Au nord et à l'ouest du lac se trouvent les montagnes du Jura (sur le bord nord de la photographie) qui s'étendent sous la forme d'arêtes parallèles dirigées nord est - sud ouest. Leurs crêtes sont entourées de forêts de pins et de zones de pâturages. A l'est du lac Léman, se trouvent les Alpes bernoises recouvertes de neige (à l'est de la photographie). Les Alpes bernoises qui sont d'abord constituées de granit et de roches métamorphiques très résistantes à l'érosion, sont recouvertes de formations sédimentaires. Décapées par des glaciers, les montagnes sont maintenant marquées par de profondes vallées, des arêtes à bords raides et des parois qui s'élèvent de façon abrupte à partir de pentes plus douces. Au nord est du lac de Genève se trouve le lac de Neuchâtel, un lac s'étirant sur 39 kilomètres pour une largeur de 6 à 9 kilomètres.
Image : NASA

46. Coucher de soleil sur le lac (2/2)


Commentaires de l'auteur
Voilà une autre photo de coucher de soleil sur le lac Léman à St-Sulpice. Je suis allée plus loin sur la rive et le soleil est maintenant visible. Le "i" s'est transformé en point-virgule ! Dans très peu de secondes, il aura disparu derrière la montagne (chaîne du Jura au fond). Avec ce banc de nuages blancs tout en légèreté, je la trouvais aussi intéressante. Ici, pour changer, j'ai volontairement ajouté un peu de saturation...
* * *
This is another photo of sunset on Lake Geneva at Saint-Sulpice. I went further along the shore and the sun is now visible. The "i" has been transformed into semi-colon! In very few seconds, he disappeared behind the mountains (Jura chain at the bottom). With this bench while white clouds lightness, I found her as interesting. Here, for a change, I have voluntarily added a little saturation ...

45. Coucher de soleil sur le lac (1/2)

Commentaires de l'auteur :
Les arbres sont de magnifiques metteurs en scène. Aussi, comme je suis toujours en admiration devant leurs charmes et les magnifiques ombres chinoises qu'ils nous offrent, je vous laisse admirer cette photo prise au bord du lac Léman, depuis le parc Denantou, côté promenade à Ouchy, un soir de grande luminosité. Le soleil descend à l'horizon au-dessus de la chaîne du Jura qui s'efface dans un banc de nuages...
* * *
The trees are beautiful and directors. Also, as I'm still in awe of their beauty and beautiful shadows they offer us, I let you admire this picture taken on Lake Geneva, since the park Denantou, Ouchy side promenade, a great night light. The sun descends to the horizon over the Jura chain, which disappears in a cloud bank ...

44. Un autre poème de Jacques Herman


Le Lac Léman

Dites-moi
Regardez-vous souvent
Ce velours bleu du lac Léman
Ces semi-transparences
Qui vous séparent de nous
Et qui pourtant relient
La Suisse à la France
Dites-moi
Regardez-vous parfois
À la tombée du jour
Le soleil couchant du côté du Jura
Qui entraîne avec lui
Des histoires d'amour
Dont nous ne parlons pas
Et demain dès la première heure
De l'aube entre vous et nous
Nous reverrons des bateaux qui filent
Les voiles gonflées
Par un vent si doux
Qu'ils semblent avancer
À contre-coeur

43. Léman : notre Méditerranée à nous


Léman «Notre Méditerranée à nous»
par Antoine Duplan

Miroir de l’âme, berceau d’une civilisation, il est le lac préféré des poètes romantiques, des musiciens de jazz et des amateurs de filets de perche. Tous pêchent l’inspiration aux eaux du bleu Léman.
Ô toi, habitant de La Côte ou de Lavaux qui rentres après un séjour dans la sombre Suisse allemande, ô toi touriste japonais qui abordes notre beau pays via Kloten. Ton train a traversé de mornes faubourgs, de monotones campagnes. Et tandis que tu descends vers le sud, une lumière prodigieuse grandit dans le ciel qui attise ton exaltation comme la promesse d’une fontaine excite la soif. Soudain le train débouche sur l’adret lémanique! Alléluia! Le Léman s’offre comme l’albatros ouvre ses ailes. C’était l’hiver à Palézieux, c’est déjà l’été sur Lavaux. C’était la Ruhr, voici la Toscane… Ramuz déjà éprouvait ce ravissement ferroviaire: «Quand on sort du tunnel de Chexbres, on est d’abord dans l’éblouissement. On vient de quitter la lumière adoucie et terne qui est celle des pays trop verts qu’assombrissent les sapins (...) On est sur le flanc d’une immense conque dont les parois sont revêtues d’azur et l’intérieur en est occupé par une espèce de brume blonde dont on ne sait d’où elle vient, étant partout. Car ici, est-il dit, nous avons deux soleils, et c’est à l’eau qu’on doit le vin.»

Miroir de l’âme.

Ces 582 km2 de surface aquatique s’inscrivent dans l’histoire. La chronique du Léman abonde en anecdotes. Des drames, comme l’explosion de la chaudière du Mont-Blanc à Ouchy en 1892, 22 victimes. Des pêches miraculeuses comme les 700 kilos de féras ferrées à Meillerie en 1896. Des exploits comme le vol Saint-Gingolph-Genève accompli par Armand Dufaux en 1910 ou les plongées du Mésoscaphe à l’Expo 64. Des histoires fantastiques comme l’excommunication que l’évêque de Lausanne prononça en 1300 contre les anguilles... Davantage que le plaisir de ces péripéties pour almanach, le lac Léman est un miroir de l’âme où se reflètent le jet d’eau de Genève et la fourchette de l’Alimentarium, le Château de Chillon et les Dents-du-Midi, le vigneron qui monte à sa vigne et le siège des multinationales, les petits préaux chantés par Emile Jaques-Dalcroze et la statue de bronze de Freddie Mercury, le clocher des églises et les divinités païennes de la Fête des Vignerons, les carrières de Meillerie et les papillons que chassait Nabokov, et le ciel immense qui joue à pile ou face avec les eaux comme dans les anamorphoses vertigineuses de Pietro Sarto...

Morceau de ciel.

«Toujours les lacs, morceaux de ciel égarés, sur terre, exciteront l’idolâtrie dans les âmes sensibles. Il n’en est point, probablement, qui l’ait fait autant que le Léman, ni qui pût réciter, si les eaux avaient de la mémoire, autant d’hymnes, d’élégies et de romances qui se sont épanchées au bord de ses flots, dans tous les idiomes du monde», ironise Paul Budry dans un texte consacré aux peintres du Léman. L’écrivain vaudois observe que le peintre du lac balance entre deux pôles périlleux, le pittoresque et la féerie. Et estime que seul Bocion a su rendre la poésie du lieu. «Notre Méditerranée à nous, petite mer intérieure avant la grande» (Ramuz) s’impose à Rousseau par «la magnificence, la majesté de l’ensemble qui ravit les sens, émeut le cœur, élève l’âme» comme décor pour La Nouvelle Héloïse. Byron aime le Léman «et sa nappe de cristal, miroir où les étoiles et les montagnes voient reproduire leur image tranquille dans la profondeur de cette eau limpide». Cette grâce pénètre même la carapace des pires béotiens. Dans Emballage cadeau, lorsque le commissaire San-Antonio lui apprend que le lac Okeechobee (Floride) est environ quatre fois plus grand que le Léman, l’inspecteur Bérurier renâcle salement: «Compare pas, je te prie, c’t’espèce d’égout dégueulasse av’c le lac de Genève dont tout autour on trouve du vin blanc frais et des filets de perche.»

Ô bleu Léman.

Le théologien Eugène Rambert et le professeur Juste Olivier ont laissé leur nom à des rues lausannoises. En leur temps, ils versifiaient: «Ô vieux Léman, toujours le même, Bleu miroir du bleu firmament, Plus on te voit et plus on t’aime, Ô vieux Léman», entonnait le premier. Et le second de faire écho: «Ô bleu Léman, amours de tes rivages Miroir du ciel où tremblent les nuages De ma patrie ô suprême beauté.»Les poètes de passage dégainent aussi leur lyre: «Quant au Léman, c’est la mer de Naples, c’est son ciel bleu, ce sont ses eaux bleues, et plus encore ses montagnes sombres qui semblent superposées les unes aux autres, comme les marches d’un escalier du ciel», écrit Dumas. Et Hugo: «Cette magnifique émeraude du Léman enchâssée dans des montagnes de neige comme dans une orfèvrerie d’argent». Même les cygnes, ces oies dédaigneuses, chatouillent les plumes romantiques: «Pour moi, cygne d’hiver égaré sur tes plages / Qui retourne affronter son ciel chargé d’orages / Puissé-je quelquefois, dans son cristal mouillé / Retremper, ô Léman, mon plumage souillé!» sanglote Lamartine…Il est des manières plus subtiles d’évoquer le berceau lémanique qu’en faisant rimer «bleu» et «cieux». En témoignent La grande eau de Blok et Francioli, et La face cachée du Léman, l’exposition de Plonk & Replonk (lire encadrés). En témoigne aussi A la recherche du lieu de ma naissance (1990), «documentaire semi-autobiographique, semi-poétique, semi-fictionné» de Boris Lehman. Le cinéaste belge est né le 3 mars 1944, à la clinique de La Source, à Lausanne, où ses parents, fuyant la Pologne, puis la Belgique, avaient trouvé asile. A la fin de la guerre, ils sont repartis en Belgique. Boris Lehman a attendu quarante ans pour revenir dans la ville où il a vécu sa première année.
«Revenir sur un lieu sans souvenir c’était un acte symbolique. Le lac représentait tout ça, le lieu d’origine, le ventre de ma mère, mon nom (Léman/ Lehman)». Le film propose l’allégorie d’un homme qui descend à reculons, de la cathédrale au lac. Trouve-t-il l’apaisement dans les eaux pâles ? «Apaisement, je ne sais pas, médite Boris Lehman. Je dirai plutôt mélancolie. Le soleil ne brillait pas, le lac est souvent caché par la brume.» Le bleu Léman est parfois gris. Il agit sur la conscience du monde comme un imparfait Léthé.

Source : http://www.hebdo.ch/Leman_Cote_Lavaux_poetes_musiciens_474_.html

42. Rhône et lac Léman



Rencontre annuelle du Réseau Rhône à Nyon
Rhône et Lac Léman, patrimoine immatériel ?
18 novembre 2004

Qu’ils soient pêcheurs ou plaisanciers, naturalistes ou promeneurs, ceux qui fréquentent le Rhône et le Léman entretiennent forcément des relations privilégiées avec cet environnement aquatique. Qui se traduisent en toutes sortes de représentations, récits, traditions et autres expressions culturelles au sens large et qui se recomposent sans cesse « au gré des transformations du milieu et de la société ».
« Faune et flore, glaciers, lacs et delta, histoire de la navigation, métiers traditionnels du fleuve, aménagements des berges, construction de barrages, contes et légendes, cités riveraines, fêtes de l’eau, pêche et gastronomie… » : voilà un bassin fluvial aux mille et une richesses.
Décrire cet héritage vivant, le comprendre, le sauvegarder, le valoriser constitue l’une des tâches prioritaires des membres Réseau Rhône.
« Quels sens recouvre cette notion rapportée au Rhône et au Léman ? Comment ce patrimoine immatériel est-il appréhendé et considéré dans les actions de mise en valeur des territoires ? Doit-il faire l’objet de mesures particulières ? » Le colloque, on s’en doute, n’a pas généré de réponses définitives à ces interrogations. Mais il aura du moins ouvert quelques fenêtres sur un horizon qui appelle d’autres explorations.
Les lacs sont-ils des productions culturelles ? Le géographe Jean-Claude Vernex n’en doute pas. Leurs représentations font certainement partie de ces processus qui donnent du sens, alimentent la mémoire et fondent l’identité. Le regard que les artistes portent sur eux est donc d’un intérêt primordial.
Il est loin le temps des « beaux paysages lacustres » à la Rousseau. Peu à peu, peintres et poètes ont abandonné les « géographies sentimentales », sorti le lac des décors pittoresques où on l’avait emprisonné et en ont fait le motif principal de leur approche. Cette réinterprétation a connu plusieurs étapes, du lac gracieux et riant à ses jeux de lumière et ses effets de miroir, en passant par le sublime ou le sauvage, le majestueux et l’effrayant.
Cette culture du regard va tellement faire corps avec son objet qu’elle conduira le public à confondre sa perception du lac avec certaines descriptions quasi immortelles. Qui dit Lac du Bourget, pense Lamartine. Lac Léman, Ferdinand Hodler ou aujourd’hui Marcel Imsand, photographe. Une topophilie qu’ont su exploiter avec succès les premières affiches de la promotion touristique.
Cet imaginaire-là fait sans nul doute partie d’un patrimoine immatériel. Historiquement daté et socialement situé, note Jean-Claude Vernex, qui prévient qu’on aurait tort d’en rester là. Car le lac désormais n’est plus seulement objet de contemplation, mais aussi lieu d’action, de loisir, de recréation. Un nouvel imaginaire lacustre est en train de naître.
Jean-François Rubin, lui, porte sur les cours d’eau le regard du biologiste. Le patrimoine qu’il veut protéger est certes on ne peut plus concret et tient en un mot : biodiversité. Celle des poissons, amphibiens, végétaux, oiseaux et autres vivants. Le côté « immatériel » de son champ d’action, ce sont les mentalités des riverains, des pêcheurs en particulier.
Pendant longtemps, explique-t-il, on a considéré la faune piscicole uniquement sous l’angle de la ressource halieutique. On ne s’intéressait au poisson que parce qu’il procurait le plaisir de la pêche et de la table. On ne cherchait guère à le connaître de façon quelque peu scientifique, en tout cas beaucoup moins systématiquement que les fleurs et les oiseaux. L’une des meilleures illustrations de ce désintérêt est la multitude de noms vernaculaires locaux dont on affuble le poisson. Ce qui fait, par exemple, que le même individu s’appelle vengeron sur la rive suisse du Lac Léman et gardon sur sa rive française.
Le problème, selon Jean-François Rubin, c’est qu’en général les pêcheurs ne parlent donc généralement des poissons et des rivières qu’en termes d’intérêts économiques et de repeuplements. Il y a en Suisse une soixantaine d’espèces de poissons. Cinq représentent des produits commercialisables et sont gérées dans ce but, mais on se désintéresse largement de toutes les autres.
Penser les cours d’eau en termes de milieux de vie procède d’une autre mentalité : c’est la seule manière de s’attaquer aux vrais problèmes, en impliquant une foule d’acteurs et non seulement des pêcheurs, avec une efficacité à long terme. « La rivière ne s’arrête pas là où on n’a plus les pieds mouillés » : si l’on s’intéresse vraiment au poisson, il faut alors développer la qualité de son environnement qui est aussi celui de nombreuses espèces végétales et animales.
Et cette sauvegarde de l’intégralité du patrimoine naturel passe forcément par une révolution des mentalités et des manières de se comporter à son égard. Ce qui, somme toute, fait aussi partie de la définition du patrimoine immatériel.
En matière de patrimoine, où donc passe la frontière entre le tangible et l’immatériel ? Carinne Bertola, conservatrice du Musée du Léman, la juge pour le moins arbitraire. Pour elle comme pour ses collègues qui s’efforcent d’inventorier, de conserver et de valoriser les héritages de l’humanité, comment imaginer en effet un musée sans objets, matières et formes ?
Grâce aux nouvelles technologies, l’immatériel y a sa place davantage que par le passé. L’image et le son permettent d’amener le public dans des problématiques lointaines ou invisibles. L’informatique offre un accès à toutes sortes de bases de données qui sont autant d’invitations à découvrir le savoir scientifique.
Un musée peut en tout cas participer à la valorisation des savoir-faire, à l’instar de l’exposition 2002 sur les « Dames du Lac, Figures de Proue du Léman ». Ce projet de fabriquer des répliques des décorations de bateaux en bois sculpté et doré à la feuille engendra des découvertes d’un autre âge chez des artisans bien d’aujourd’hui.
Pour Marie-Hélène Sibille, conservatrice du Musée de la Camargue, c’est le Rhône lui-même qui constitue l’objet immatériel central et paradoxal de l’espace qu’elle tente de remodeler. Car, dans le delta prisonnier de ses deux bras, le fleuve, pour ainsi dire, n’existe plus. Il n’y a plus que digues et canaux, étangs et marais. Le Rhône y est à la fois partout présent et absent. On n’en parle que lorsqu’il atteint sa cote d’alerte ou qu’il est trop tard pour reprendre le bac en fin de journée.
D’où son dilemme quant à la pertinence du patrimoine culturel à valoriser ? Les trésors de la langue provençale et les traditions arlésiennes de la Camargue d’hier ? Ou l’actuel savoir-faire des habitants du delta en matière de gestion hydraulique, de culture du riz, de production de sel et d’élevage extensif ?
Ce qui revient aussi à se demander si les efforts de conservation du patrimoine servent d’abord aujourd’hui à faire le deuil d’une époque révolue. Et lorsque des transformations durables de l’environnement se profilent à l’horizon, comme c’est le cas en Valais avec les projets de la troisième correction du Rhône, ne faut-il pas prendre les devants et sauver de toute urgence ce qui peut l’être ? Dans ce cas, la sauvegarde du patrimoine devrait être l’affaire de tous, et pas seulement de conservateurs de musées.

Bernard Weissbrodt

Source : http://www.aqueduc.info/spip.php?article284

41. Un poème de Jacques Herman


Le lac Léman

C'est ici la limite de l'eau
Au-delà s'envolent les Alpes
De la Haute-Savoie
Et les nuages seuls arrêtent leur élan

Il est seize heures à peine
Et le soleil d'hiver
Glisse déjà
Vers l'Occident
Il sombrera bientôt
Dans l'ondulement
Doux et tendre
Du Jura

La neige la nuit dernière
Est tombée mais il n'en reste
Qu'un peu vers ma gauche
Sur les Rochers de Naye
Et la Dent de Jaman

Le lac lentement
Se couvre de brume
Mon âme a pour l'instant
Le poids d'une enclume

40. Alphonse de Lamartine (4/4)


Ressouvenir du lac Léman
A Mr Hubert Saladin. 1862

4. Huber, que ce grand nom, que ces ombres si chères
Agrandissent pour vous le pays de vos pères !
Rebandez le vieil arc que son poids détendit :
On resserre le nœud quand le faisceau grandit.
Dans le tronc fédéral concentrez mieux sa sève ;
La tribu devient peuple et l’unité l’achève !
Que Genève à nos pieds ouvre son libre port :
La liberté du faible est la gloire du fort.
Que, sous les mille esquifs dont les eaux sont ridées,
Palmyre européenne au confluent d’idées,
Elle voie en ses murs l’Ibère et le Germain
Échanger la pensée en se donnant la main !
Nid d’aigles élevé sur toute tyrannie,
Qu’elle soit pour l’exil l’hospice du génie,
Et que ces grands martyrs de l’immortalité
Lui payent d’un rayon son hospitalité !
Pour moi, cygne d’hiver égaré sur tes plages,
Qui retourne affronter son ciel chargé d’orages,
Puissé-je quelquefois, dans ton cristal mouillé,
Retremper, ô Léman, mon plumage souillé !
Puissé-je, comme hier, couché sur le pré sombre
Où les grands châtaigniers d’Évian penchent l’ombre,
Regarder sur ton sein la voile de pêcheur,
Triangle lumineux, découper sa blancheur ;
Écouter attendri les gazouillements vagues
Que viennent à mes pieds balbutier tes vagues,
Et voir ta blanche écume, en brodant tes contours,
Monter, briller et fondre, ainsi que font nos jours !…
* * *
Illustration : Nernier. Au bord du lac, la maison où séjourna Lamartine
* * *

39. Alphonse de Lamartine (3/4)


Ressouvenir du lac Léman
A Mr Hubert Saladin. 1862

3. Ô Léman, à ce titre es-tu donc trop peu grand ?
Jamais Dieu versa-t-il sur sa terre choisie,
De sa corne de dons, d’amour, de poésie,
Plus de noms immortels, sonores, éclatants,
Que ceux dont tu grossis le bruit lointain du temps ?
L’amour, la liberté, ces alcyons du monde,
Combien de fois ont-ils pris leur vol sur ton onde,
Ou confié leur nid à tes flots transparents ?
Je vois d’ici verdir les pentes de Clarens,
Des rêves de Rousseau fantastiques royaumes,
Plus réels, plus peuplés de ses vivants fantômes
Que si vingt nations sans gloire et sans amour
Avaient creusé mille ans leurs lits dans ce séjour :
Tant l’idée est puissante à créer sa patrie !
Voilà ces prés, ces eaux, ces rocs de Meillerie,
Ces vallons suspendus dans le ciel du Valais,
Ces soleils scintillants sur le bois des chalets,
Où, des simples des champs en cueillant le dictame,
Dans leur plus frais parfum il aspira son âme !
Aussi le souvenir de ces félicités
Le suivit-il toujours dans l’ombre des cités.
Ses pieds rampants gardaient l’odeur des feuilles
Son premier ciel brillait jusqu’au fond de ses fautes,
Comme une eau de cascade, en perdant sa blancheur,
Roule à l’Arve glacé sa première fraîcheur.


Mais mon âme, ô Coppet, s’envole sur tes rives,
Où Corinne repose au bruit des eaux plaintives.
En voyant ce tombeau sur le bord du chemin,
Ton front noble s’incline au nom du genre humain.
Colombe de salut pour l’arche du génie,
Seule elle traversa la mer de tyrannie !
Pendant que sous ses fers l’univers avili
Du front césarien étudiait le pli,
Ce petit coin de terre, oasis de vengeance,
Protestait pour le siècle et pour l’intelligence :
Le poids du monde entier ne pouvait assoupir,
Liberté, dans ce cœur ton extrême soupir !
Ce soupir d’une femme alluma le tonnerre
Qui foudroya d’en bas le Titan de la guerre ;
Il tomba sur son roc, par la haine emporté.
Vesta de la vengeance et de la liberté,
Sous les débris fumants de l’univers en flamme
On retrouva leurs feux immortels dans ton âme !…
Ah ! que d’autres, flatteurs d’un populaire orgueil,
Suivent leur servitude au fond d’un grand cercueil ;
Qu’imitant des Césars l’abjecte idolâtrie,
Pour socle d’une tombe ils couchent la patrie,
Et, changeant un grand peuple en servile troupeau,
Qu’ils lui fassent lécher la botte ou le chapeau !
D’autres tyrans naîtront de ces larmes d’esclaves :
Diviniser le fer, c’est forger ses entraves !

38. Alphonse de Lamartine (2/4)

Ci-dessus : lettre manuscrite de Lamartine

Ressouvenir du lac Léman
A Mr Hubert Saladin. 1862

2. Flèche d’eau du sommet dans le gouffre lancée,
La cascade en sifflant éblouit ma pensée ;
Comme un lambeau de voile arraché par le vent,
Elle claque au rocher, rejaillit en pleuvant,
Et tombe en pétillant sur le granit qui fume
Comme un feu de bois vert que le pasteur allume.
À peine reste-t-il assez de ses vapeurs
Pour qu’un pâle arc-en-ciel y trempe ses couleurs
Et flotte quelque temps sur cette onde en fumée,
Comme sur un nom mort un peu de renommée !…
[…] Ô poétique mer ! il est dans cet esquif
Plus d’un cœur qui comprend ton murmure plaintif ;
Qui, sous l’impression dont ta scène l’inonde,
Pour soulever un sein, s’enfle comme ton onde,
S’ouvre pour réfléchir, à l’alpestre clarté,
La nature, son Dieu, l’amour, la liberté ;
Et, ne pouvant parler sous le poids qui le charme,
Répand le dernier fond de toute âme… une larme !
Huber ! Heureux enfant de ces tribus de Tell,
Que Dieu plaça plus près des Alpes, son autel !
Des splendeurs de ces monts doux et fier interprète,
Âme de citoyen dans un cœur de poète !
Voilà donc ces sommets et ces lacs étoilés
Devant nos yeux ravis par ta main dévoilés !
Voilà donc ces rochers à qui ton amour crie
Le plus beau nom de l’homme à la terre : « Ô patrie !… »
[…] La Suisse est l’oasis de mon âme attendrie ;
J’y chéris mon berceau, j’y cherche une patrie !… »
Adore ton pays et ne l’arpente pas.
Ami, Dieu n’a pas fait les peuples au compas :
L’âme est tout ; quel que soit l’immense flot qu’il roule,
Un grand peuple sans âme est une vaste foule !
Du sol qui l’enfanta la sainte passion
D’un essaim de pasteurs fait une nation ;
Une goutte de sang dont la gloire tient trace
Teint pour l’éternité le drapeau d’une race !
N’en est-il pas assez sur la flèche de Tell
Pour rendre son ciel libre et son peuple immortel ?
Sparte vit trois cents ans d’un seul jour d’héroïsme.
La terre se mesure au seul patriotisme.
Un pays ? c’est un homme, une gloire, un combat !
Zurich ou Marathon, Salamine ou Morat !
La grandeur de la terre est d’être ainsi chérie :
Le Scythe a des déserts, le Grec une patrie !…
Autour d’un groupe épars de montagnes, d’îlots,
Promontoires noyés dans les brumes des flots,
Avec son sang versé d’une héroïque artère,
Léonidas mourant écrit du doigt sur terre
Des titres de vertu, d’amour, de liberté,
Qui lèguent un pays à l’immortalité !
Qu’importe sa surface ? un jour, cette colline
Sera le Parthénon, et ces flots Salamine !

37. Alphonse de Lamartine (1/4)


Ressouvenir du lac Léman
A Mr Hubert Saladin 1862

1. Encor mal éveillé du plus brillant des rêves,
Au bruit lointain du lac qui dentelle tes grèves,
Rentré sous l’horizon de mes modestes cieux,
Pour revoir en dedans je referme les yeux,
Et devant mes regards flottent à l’aventure,
Avec des pans de ciel, des lambeaux de nature !
Si Dieu brisait ce globe en confus éléments,
Devant sa face ainsi passeraient ses fragments…
De grands golfes d’azur, où de rêveuses voiles,
Répercutant le jour sur leurs ailes de toiles,
Passent d’un bord à l’autre, avec les blonds troupeaux,
Les foins fauchés d’hier qui trempent dans les eaux;
Des monts aux verts gradins que la colline étage,
Qui portent sur leurs flancs les toits du blanc village,
Ainsi qu’un fort pasteur porte, en montant aux bois,
Un chevreau sous son bras sans en sentir le poids;
Plus haut, les noirs sapins, mousse des précipices,
Et les grands prés tachés d’éclatantes génisses,
Et les chalets perdus pendant tout un été
Sur les derniers sommets de ce globe habité,
Où le regard, épris des hauteurs qu’il affronte,
S’élève avec l’amour, soupir qui toujours monte !…
Désert où l’homme errant, pour leur lait et leur miel,
Trouve la liberté qu’il rapporta du ciel !…
Par-dessus ces sommets la neige blanche ou rose,
Fleur que l’été conserve et que la nue arrose ;
Les glaciers suspendus, océans congelés,
Pour la soif des vallons tour à tour distillés ;
Dans l’abîme assourdi l’avalanche qui plonge ;
Et sous la main de Dieu pressés comme une éponge,
Noyés dans son soleil, fondus à sa lueur,
Ces grands fronts de la terre exprimant sa sueur !…
Je vois blanchir d’ici, dans les sombres vallées,
Des torrents de poussière et des ondes ailées ;
Leur sourd mugissement tonne si loin de moi,
Que je n’entends plus rien du fracas que je vois !

36. Cygne du Léman

35. Genève et le lac Léman

34. Les vignobles de Lavaux en hiver

33. Le Léman, vu depuis Morges

Un photo-blog à visiter absolument !

32. Le lac, vu depuis l'autoroute Montreux-Lausanne


31. Hiver au bord du lac : les côteaux de Lavaux en mars 2009

30. Les orages sur le lac léman


A propos des orages sur le lac Léman

Pour tout savoir : http://rodac.canalblog.com/

29. Une tornade sur le lac, le 05 juillet 2005


Montage réalisé à partir de trois clichés recueillis sur le site

28. Possession britannique sur le lac ......

A l’extrémité sud-est du lac Léman, au large des rives françaises et suisses, chacun peut voit un minuscule îlot visible depuis fort loin et supportant un magnifique platane. Cet arbre paraît, à certains moments de l’année, couvert de feuille blanches immaculées. On comprend assez vite que la faute en est aux cormorans, touristes ailés du bout du lac, qui maculent de déjections épaisses l’arbre sure lequel ils apprécient de se poser.
Mais l’histoire de cet îlot ne s’arrête pas là. En effet, selon certaines personnes, l’arbre et son île seraient possession britannique, enclave personnelle en territoire suisse de sa Très Gracieuse Majesté la Reine d’Angleterre. Ce serait la faute au Conseil fédéral qui en aurait fait cadeau en son temps à la reine Victoria qui séjournait dans la région… Selon la légende, l’île de la Paix, devenue île de Peilz, aurait ensuite été rendue à la Suisse par la reine, ulcérée de devoir payer des impôts au titre de ce bien somme toute foncier. Et suivant une autre légende, ce bout de terre britannique appartiendrait toujours aux descendants de la reine.
NB. Les historiens Suisses rejettent donc avec vigueur ces versions scandaleuses de l’histoire qui tendrait à faire passer l’Ile de Peilz pour une possession coloniale britannique dans les eaux territoriales suisses. Non mais…
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Remerciements à l'auteur du blog "Propre en ordre"
qui a bien voulu m'autoriser à reproduire ce texte ainsi que celui du message 27.
Source :
http://accesnomade.blog.lemonde.fr/2009/04/13/possession-britannique/
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27. Des pirates sur le Léman !


Drapeau noir sur le Léman

Le lac Léman, bien que d’eau douce, a connu lui aussi ses brigands et ses pirates. Le 17 juillet 1706, Jean-Pierre Blanchet, banneret, commis du sel et lieutenant de la Cour de Corsey, fit main-basse comme un vil corsaire sur 13 500 écus d’or envoyés par les banquiers genevois aux armées de Louis XIV guerroyant en Piémont. Ces banquiers avaient considéré comme plus sûre la voie maritime du Léman plutôt qu’un transport aléatoire de fonds par la voie terrestre. Cet aimable acte de piraterie coûtera la vie à son auteur, qui fut décapité par le bourreau de Leurs Excellences bernoises en janvier 1707. On ne blaguait alors plus avec le puissant roi Soleil de France, d’autant que l’affaire avait un précédent
Car à la même époque sévissait sur ce lac le pirate Dental, fils de l’amiral Laurent Dental, commandant de la flottille savoyarde qui passa armes, navires et bagages en 1690 sous l’aile protectrice bernoise. Le fils Dental, camisard, réussit non sans patience mais avec chance, à dérober plusieurs dizaines de milliers de louis d’or à sa très Gracieuse Majesté, Louis le quatorzième, fondant comme un pirate barbaresque sur la petite escorte qui passait sur la berge savoyarde sans guère de protection armée. Les autorités de Berne, qui faisaient alors la pluie et le beau temps dans le canton de Vaud, ne lui en tinrent pas rigueur, jusqu’à l’affaire Blanchet citée plus haut, qui excita le courroux de l’ambassadeur de France.
La marine suisse de l’époque, dans sa version lacustre, se composait de brigantins et de deux galère, Petit Ours et Grand Ours, en hommage sans doute à la fosse bernoise, ainsi que par la suite de diverse galiotes ou frégates à voiles ou à rames.
Dans les années 1300, la mode des galères, avec éperon et château arrière, supportant jusqu’à plus de 300 marins, galériens et soldats, sévissait sur le Léman sans que les proies possibles ne puissent être que de paisibles villages…

Source : Blog "Propre en ordre" http://accesnomade.blog.lemonde.fr/2008/10/

26. Vue aérienne du lac Léman

Source non connue

25. Carte des vents sur le lac Léman


24. Au Château de Chillon


23. A mes lecteurs et visiteurs


Au hasard de mes recherches sur l'Internet j'ai sélectionné quelques belles photographies prises au bord du lac Léman. Elle sont insérées dans les messages qui précèdent ou dans ceux qui suivent. Dans toute la mesure du possible, je me suis attaché à mentionner précisément les sources et les références de ces documents dont je ne suis pas l'auteur.
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At random from my research on the Internet I selected some beautiful photographs taken on Lake Geneva. They are inserted into messages that precede and those that follow. As far as possible I have endeavored to state as precisely as possible the sources and references of these documents which I am not the author.
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32. Près de Montreux

Artist Comments : Yesterday, I had a day off and went to the shore of the Leman lake, just where i live near Montreux. I planned to test my new ND grad Lee Filter. The light was powerful and I played a lot with the shadows of the trees, back-light. I find this one quiet good, with natural framing and soft colours.It's 16h16.

31. Genève nocturne

Artist Comments : took this night photo last sunday night , and I was surprised to see the Fountain on Lake Leman coloured in Red , later I understood that is used to do this for special celebrations but asking geneva people no one knewthe resaon why , however it was a very nice effect to see that Red fountain 140 mt. height reflecting into water .